Commençons par une présentation. Qui êtes-vous ?
— Je m’appelle Raymond Leduc. Je suis le PDG de Numetrix Technologies, une compagnie sherbrookoise qui offre des solutions sur mesure de vision industrielle et d’inspection de surfaces en 3D assistée par l’intelligence artificielle pour améliorer le contrôle de qualité, la productivité et la rentabilité d’une chaîne de montage.
— Parlez-moi de l’entreprise ?
— Numetrix existe depuis 12 ans. Elle a été lancée par deux jeunes fondateurs, Simon Rodrigue et François Busque. Ils avaient pour but de développer et de commercialiser des solutions d’inspection de vision industrielle avec un logiciel pour interpréter les résultats. On ne parlait toutefois pas d’intelligence artificielle à ce moment-là. On parlait de vision industrielle. La vision industrielle permet aux clients d’implanter des solutions qui vont améliorer leur qualité, réduire leurs coûts, augmenter leur productivité et leur permettre de mieux servir leurs clients. Les fondateurs ont lancé certaines applications dans le domaine de la fabrication. Par la suite, approchés par des clients potentiels dans le marché du caoutchouc, ils ont développé et commercialisé un outil d’inspection numérique vraiment révolutionnaire, breveté autant pour l’appareil que pour la méthode. Cela permettait à Numetrix d’offrir des solutions puisqu’ils voyaient mieux le noir sur noir que n’importe quel autre fabricant de systèmes d’inspection. Ils pouvaient aussi inspecter les pièces lorsqu’elles étaient en mouvement. On le sait, dans un environnement industriel, ça bouge de partout. Il y a des vibrations, du mouvement, de la manutention. De pouvoir figer les images et de les inspecter, c’est un grand avantage. L’Équipe de Numetrix a été approchée par un fabricant de pneus pour développer une solution pour l’inspection des pneus. C’est grâce à cette collaboration-là que Numetrix s’est spécialisée dans le monde du pneu afin de développer un outil. Depuis déjà cinq ans, Numetrix fabrique et vend des systèmes qui permettent aux fabricants de pneus d’inspecter leur premier pneu de cuisson, de rapidement valider la qualité ainsi que de rapidement lancer la production de masse en série. Cet outil leur permet d’améliorer la qualité de leur produit, mais aussi d’améliorer leur productivité et d’augmenter leur cadence journalière. Il permet aussi d’éviter toute erreur de marquage qui pourrait causer des rappels ou des difficultés avec leurs clients. Le marquage est critique puisque les pneus sont destinés soit à des fabricants automobiles, qui sont des clients très exigeants, ou ils sont envoyés dans le marché du détail. Celui-ci est très réglementé. Notre technologie permet à nos clients de mettre en marché leurs pneus avec certitude de respecter les normes et d’éviter les rappels.
— Vous disiez plus tôt qu’on ne parlait pas d’intelligence artificielle. Est-ce que cela veut dire que vous avez développé cette technologie ?
— Oui. On parlait d’algorithme. On parlait d’un code pour inspecter. Aujourd’hui, on vient incorporer des algorithmes d’intelligence artificielle pour permettre à nos équipements et à nos outils de voir, de lire, de comprendre et d’apprendre. Il y a encore beaucoup d’inspections qui sont faites avec les méthodes classiques, soit une inspection visuelle par des humains, mais de plus en plus, on ajoute des outils d’intelligence artificielle à nos systèmes pour les rendre encore plus performants. Les ressources humaines affectées à des tâches d’inspection visuelle peuvent être réaffectées ailleurs. Dans un marché où la main-d’œuvre est rare, notre solution permet aux entreprises de muter des gens vers les postes vacants.
— Vous améliorez la productivité, le délai d’exécution des machines et des lignes de production et vous diminuez le temps d’arrêt de beaucoup, je présume ?
— Oui, c’est d’ailleurs un des avantages de Numetrix. Ici, l’équipe est très forte en intelligence artificielle, en logiciel, en système de vision. Nous avons aussi une très bonne compréhension et connaissance du marché de fabrication. Personnellement, j’ai travaillé pendant 35 ans dans le monde de la fabrication. J’ai géré des usines de fabrication de classe mondiale. On comprend la demande du client et on leur livre des solutions qui vont les aider. Ce ne sont pas juste des outils d’inspection, ce sont des outils qui leur permettent d’augmenter leur productivité, d’améliorer leur flexibilité. Ceux-ci leur donnent des fichiers numériques qu’ils peuvent partager avec leurs employés et leurs clients. Ça leur donne des fichiers et le data pour améliorer leur qualité et leur productivité avec l’utilisation de solutions de fabrication 4.0.
— Justement, parlons-en un peu de l’industrie 4.0, et même, industrie 5.0. Comment Numetrix s’intègre-t-il dans ce mouvement ?
— Notre outil vient s’intégrer dans leur chaîne de montage, et, pour nos clients fabricants de pneus, produit un fichier numérique du tout premier pneu de série. Ce fichier-là est accessible à travers la base de données autant par le fabricant que par le client ultime, s’ils veulent bien partager cette information-là. On sent que le client ultime et le fabricant automobile ont un grand intérêt de voir un fichier numérique de toutes les pièces ou composantes qui ont été utilisées pour fabriquer leur produit. S’ils reçoivent des pneus pour être installés sur leur véhicule, avoir accès à des fichiers numériques leur prouve, hors de tout doute, qu’ils ont reçu ce qu’ils devaient recevoir et à la qualité escomptée, c’est un avantage. Comme je le mentionnais plus tôt, l’intégration de l’intelligence artificielle dans le but de libérer des humains pour leur donner des accès à des tâches à haute valeur ajoutée cadre avec l’industrie 5.0.
— Donc vous offrez un avantage compétitif à votre client.
— Notre client, c’est le fabricant de pneus et, oui, ça lui donne un avantage compétitif, mais ça vient aussi donner un avantage au client de notre client avec le fichier numérique. Pour les fabricants automobiles, ça leur assure la traçabilité de toutes les composantes de leur produit et ils ont la certitude qu’ils ont installé les bons pneus sur ce véhicule-là, avec le dossier numérique.
— Comment Numetrix se positionne-t-il dans le marché de la vision industrielle en ce moment ?
— On se positionne de deux façons. Notre marché de base, c’est le marché du pneu. Notre équipement est déjà en utilisation chez les plus gros fabricants de pneus au monde. On a espoir de vendre notre solution à tous les grands joueurs de l’industrie. On est déjà présent au Canada, aux États-Unis, au Mexique et en Europe. On peut offrir nos services à l’international. Que ce soit dans le marché automobile ou dans le marché de consommation, nous sommes prêts à offrir nos services et nos solutions d’inspection à tous ceux qui ont des problèmes complexes. De plus, les clients qui nous ont approchés jusqu’à présent sont souvent des clients qui ont essayé de créer des solutions d’inspection avec des équipements plus standards sans succès. Donc on s’attaque à ce marché-là. Plus c’est complexe, plus les compagnies ont échoué avec d’autres solutions, plus le défi est grand, plus c’est le genre de défi que nous aimons.
— Diriez-vous que vous êtes des leaders de votre industrie ?
— C’est sûr qu’on a une position de leadership dans le marché du pneu. Le plus gros concurrent pour nous en ce moment, dans le marché du pneu, je vous dirais que c’est statu quo. Il y a d’autres entreprises qui offrent des solutions de vision, d’inspection, mais ce que nous entendons, c’est que le taux d’erreur est élevé et ce n’est donc pas totalement automatisé. Dans notre marché, ce qui est important, c’est ce qu’on appelle le taux d’erreur alpha, les faux positifs. Si on veut remplacer l’inspection humaine, ce travail-là doit être fait de façon égale ou supérieure au travail de l’être humain. Notre système ne laisse pas passer de défaut. Parfois, le système peut rejeter des choses qu’un être humain, avec son jugement et son expérience, aurait jugé acceptables. Notre système fonctionne comme un inspecteur d’expérience : quelqu’un qui comprend le marché et le besoin ultime du client, quelqu’un qui est capable de détecter des anomalies et de voir des différences. Le but de nos systèmes est d’améliorer la qualité, augmenter la productivité et réduire le coût. Quand on intervient et qu’on fait des projets avec nos clients, on prend la même approche. On veut développer des outils pour ces clients-là qui vont nous permettre d’être plus fort. Nous ne voulons pas seulement remplacer une personne puis être obligés de faire des inspections supplémentaires pour regagner des pièces perdues. On veut améliorer la productivité de la chaîne et qu’il y ait plus de bonnes pièces par jour. Ça, c’est la différence qu’on apporte.
— Qu’est-ce que vous offrez de plus que vos compétiteurs pour que vos clients vous choisissent ?
— C’est une excellente question, parce que les clients veulent des solutions pour améliorer leur productivité. Ils ont de la difficulté à trouver des employés à cause de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Ils veulent permettre à leurs gens de passer des tâches très répétitives et peu intéressantes pour accéder à des postes de valeur ajoutée. On leur permet de faire ça. En effet, il n’y a pas une usine dans le monde qui n’a pas au moins 5 % à 10 % de leurs gens qui font de l’inspection à longueur de journée. Nous aidons à libérer ces gens-là pour qu’ils puissent faire du travail à valeur ajoutée. Nos systèmes permettent d’amasser des données qui peuvent être difficiles à récupérer et à analyser par l’humain, mais qui sont essentielles à l’amélioration de la qualité. Plusieurs facteurs peuvent affecter la qualité d’un produit, comme l’humidité dans l’usine, la vibration d’une machine ou encore des perturbations de procédés connexes. Nos outils donnent à nos clients des données numériques qu’ils peuvent utiliser pour comprendre dans quelles circonstances il y a des pièces non conformes, que ce soit l’heure du jour, l’équipe de travail ou les conditions dans l’usine. Encore une fois, on permet de faire le lien entre plusieurs éléments d’erreur possibles pour améliorer leur productivité, la qualité et réduire les coûts.
— Fournissez-vous des systèmes complets ou les ajoutez-vous sur les chaînes de montage déjà existantes ? En d’autres termes, comment intervenez-vous en entreprise ?
— Réponse simple, on intervient selon les besoins du client. Il y a des interventions où on va s’insérer dans un outil ou dans une ligne existante avec un système de vision et le logiciel. Il y a des clients où on développe une solution complète et on vient insérer des pièces d’équipement dans leur flux de production.
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